Chapitre 5 : Romain-François

Chapitre 5. Romain-François.


Connu à l'état civil d'Alost comme Franciscus Romanus, fils de Jean-Baptiste Il naquit sous l'occupation française le 17 frimaire an V - soit le 18 décembre 1796 et y mourut probablement du choléra qui sévissait à cette époque le 7 mars 1836, âgé comme le souligne son image de mort, de 39 ans 2 mois et 18 jours. L'enterrement eut lieu déjà le lendemain à 4 h. et demi du soir, les funérailles furent célébrées le 14 mars. Il fut négociant en vins et en houblons.

Il épousa à Alost 12 le 5 janvier 1820 Marie-Antoinette Eeman, née à Alost, le 10 décembre 1797. Elle était la fille de Franciscus Eeman, né à Denderleeuw, le 3.4.1760 et décédé à Alost le 7.2.1820. Celui-ci était commerçant et habitait le long du Canal.

Il fut sous l'occupation française` Conseiller communal à Alost du 1794-1795, membre du «Comité de Vigilance» du 5.2.1795 au 20.12.1795 et conseiller communal de 1804-1817. Il fut le premier élève 13  du nouvel internat, bâti en 1780 du Collegium Theresianum, lequel Collège fut créé en 1773 pour remplacer le Collège des Jésuites qui avait pris fin à la suite de la dissolution de l'Ordre par le Pape Clément XIV.

Marie-Antoinette Eeman survécut à son mari jusqu'en 1874. C'était une femme forte et courageuse qui continua longtemps le négoce de vin de son mari, celui-ci étant mort lorsque son fils aîné Jean-Baptiste avait 13 ans. Elle était appelée «de dragonder van de Nieuwstraat».  Chaque année elle se rendait à Bordeaux en calèche pour y acheter du vin.

Romain-François est le premier des Moyersoen dont nous descendons, qui remplit une fonction publique.  Il fut en effet membre du Conseil de Régence de la Ville d'Alost au lendemain de la révolution de 1830. Il fut élu en octobre 1833 au moment où le Baron Frédérique van der Noot, devint Bourgmestre d'Alost.

Durant la période Hollandaise il fit partie de l'opposition passive, signa en 1829, avec 677 autres Alostois la pétition au Roi Guillaume et fit comme 20 lieutenant pour la section Nieuwstraat partie de la Garde Bourgeoise. Romain-François Moyersoen eut quatre enfants, deux filles et deux fils.


L'aînée Marie-Antoinette, ancêtre des Van den Bogaert et des enfants de Camille Liénart, épousa François Henri Van Overstraeten. De ce mariage naquirent deux enfants ayant laissé descendance.

Hortense qui épousa Modeste Van den Bogaert dont 

Marie, 

Marguerite

Joseph

Jean

Eugénie

Xavier.

Léon qui épousa Léonie Hyde, dont 

Marie épouse Camille Liénart, 

Joséphine épouse Hoorens, 

Joseph mort célibataire.

Le second enfant de Romain-François fut Jean-Baptiste (Second du nom) époux de Eugénie Van den Hende (voir plus loin).


La seconde fille Jeanne-Benoite, née à Alost, le 23.1.1826, épousa Jean-Emmanuel De Coen, et eut sept enfants dont trois morts en bas âge.

Sa fille Elise épousa Félix De Hert, qui fut Bourgmestre d'Alost après la première guerre mondiale, père de 

Pedro, 

Marie-Antoinette, 

Romain  

Antoine.

Sa fille Valentine épousa Henri Van Tichelen, né le 25.10.1842, décédé le 6.4.1901, dont 

Henri, 

Emmanuel, 

Cyrille, 

Emile et 

Marie (épouse Steenackers).


Le plus jeune fils François, connu sous le vocable «l'oncle François» né le 25 janvier 1828 est mort célibataire. Il vécut rue Neuve et à l'Osbroeck où il possédait une écurie de chevaux que les aînés de ses neveux pouvaient monter. Il aida beaucoup la veuve de son frère aîné Jean-Baptiste après la mort de celui-ci. Il fut conseiller communal d'Alost et mourut le 29.6.1894.


Jean-Baptiste Moyersoen II.

Fils de Romain-François I et de Eeman Marie-Antoinette, naquit à Alost le 11 octobre 1822. Il fit ses études au Collège St. Joseph à Alost, où il entra comme externe en l'année 1835-36 quatre années après la réouverture du Collège par les Jésuites (14). Les palmarès des années 1836 et suivantes ne font cependant aucune mention de lui 15. Faut-il conclure qu'à la suite de la mort de son père (mars 1836) il n'y demeura pas ?

Il se maria à Alost le 17 décembre 1868, âgé de 46 ans, avec Eugénie Caroline Marie van den Hende, née à Alost, le 25 octobre 1846; elle était au moment de son mariage de 24 ans plus jeune que son mari.

Il eut onze enfants et mourut le 28 octobre 1883, au moment où sa fille aînée Marie avait 14 ans, et Romain Moyersoen, son fils aîné treize ans.

Sa veuve lui survécut jusqu'au 27 novembre 1939.

Eugénie Caroline van den Hende descendait d'une vieille famille aristocratique, établie à Alost depuis le 15 siècle, où elle occupa des fonctions dans la magistrature de la ville dés 1450 jusqu'au début du 19 siècle.

Eugénie van den Hende était la septième enfant de Edmond Laurent van den Hende, +13 juin 1866, et de son épouse Marie Stéphanie Fraters, + le 2.7.1895, qui eurent 13 enfants.  Edmond était le fils de Romain van den Hende, premier échevin de la ville d'Alost, qui avait épousé Henriette Anne de Molina d'Alost sa mère était Philippine Pauwelaert.

Jean-Baptiste Moyersoen exerça comme son père la profession de négociant en vins. Il s'installa rue de la Station à Alost, et donna à son commerce une très grande extension, au point que d'autres firmes, Breckpot notamment, renoncèrent à la concurrence sur place.  Il fut très mêlé a la vie publique et à l'activité culturelle de sa région.

En 1872 il fonda avec quelques Alostois «'t Zang- Tooneel en Letterkundig Gezelschap 't Land van Riem» qui existe toujours, et en devint président d'honneur.

A sa mort, le président Hector Arijs rendit un solennel hommage à sa fidélité «aan Godsdienst, Vlaamsche Taal, en Vlaamsche Zeden»16.

Il fut élu conseiller provincial en 1872.

Il jouissait d'une grande influence au point que lorsque des publicistes de Bruxelles voulurent pousser dans l'arène politique un jeune avocat de talent, converti de fraîche date au catholicisme, Charles Woeste, ils s'adressèrent à lui pour l'introduire à Alost, faisant valoir entre autres comme argument, que Charles Woeste était antimilitariste 17.

Après un premier échec Woeste devint candidat du parti conservateur, et fut élu en 1874 comme député de l'arrondissement d'Alost, et le demeura jusqu'à sa mort en 1922.

Au sujet de la mort de Jean-Baptiste Moyersoen, son fils Romain, lors d'un toast prononcé à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire, raconta que Bonne Maman Moyersoen, sa mère qu'il vénérait profondément, avait été très malade après la naissance de sa plus jeune fille, et dû subir une grave opération ; on la crût mourante; c'est alors que Bon Papa estimant que la vie de son épouse était plus précieuse pour ses onze enfants en bas age, que la sienne, fit cette prière que le Bon Dieu  veuille le rappeler lui plutôt qu'elle... «quelque mois après ce colosse mourut.»


  1. Voir acte de mariage
  2. Sur une des portes de ce bâtiment on peut lire le texte suivant: ALOSTI, primum. si non cognoscis alumnum. infra en tempus cum nomine picta lege Fr. Ign. Eeman 1780
  3. Souvenir du Collège d'ALOST 1831-1881 - Noms des Elèves F. Burns et Oates. Editeurs. Londres
  4. Programme des prix distribués aux élèves du Collège d'Alost Imprimerie de Spitaels- Schuermans.
  5. Lijkrede uitgesproken door den Voorzitter Hector Arijs.
  6. Verkiezingen en Verkozenen in het arrondissement Aalst. 1831-1878. blz. 143. Lic. E. De Ridder - De Saedeleer - Dr. Cordemans.


Famille MOYERSOEN