Chapitre 1: La famille en général
La famille Moyersoen paraît avoir trouvé son berceau dans le pays d'Assche et de Grimbergen, où on la trouve établie depuis le XIIIe siècle. Au cours des âges suivants, plusieurs de ses membres seront reconnus «maisseniersmannen» «hommes de la maisnie» des seigneurs de Grimbergen et revendiqueront les prérogatives attachées à cette qualité. Un des documents les plus anciens, qui les concerne, est une charte datée du 18 mai 1324, convention passée devant deux échevins de Bruxelles et par laquelle Jean dit Moyersoen de Grimbergen et Jean son fils acceptent le remboursement d'une rente qui leur est due par Renier Egloy 1.
Depuis la fin du XVe siècle, la famille s'est divisée en plusieurs branches qu'on peut distinguer parce que souvent on ajoute à leur nom primitif une appellation complémentaire.
Le premier de ces groupes est formé par les Moyersoen dits de Bleesere qui portent comme armoiries : d'argent à la croix de gueules cantonnée de quatre huchets (cor de chasse) de sable.
Le second groupe comprend les Moyersoen d'Anderlecht qui portent d'argent à la croix de gueules cantonnée au 1 d'une merlette, aux 2e, 3e et 4e d'un huchet de sable. Ces armoiries ne présentent donc qu'une légère variante de celles de leurs parents de Bleesere. La branche d'Anderlecht se trouve bien établie dans cette localité depuis le XVe siècle. Différents Moyersoen d'Anderlecht ont participé à l'administration de Bruxelles au siècle suivant. Jean Moyersoen fut bourgmestre de la capitale en 1495 et en 1501 et receveur des finances communales au cours des années 1493, 1496, 1498 et 99, 1501 à 1504 2.
Un Jean d'Anderlecht fait en 1521, par devant la Cour féodale de Brabant le dénombrement de deux fiefs qu'il possède à Bruxelles dans l'intérieur de la ville 3.
Sébastien Moyersoen dit d'Anderlecht devient, à la date du 20 mars 1512, clerc-juré de la capitale et le reste jusqu'à sa mort survenue le 3 mai 1515. Henri Moyersoen, vraisemblablement proche parent du précédent, occupe la même charge depuis le 6 février 1525 et le reste jusqu'à sa mort en 1553 4.
Le personnage le plus connu des Moyersoen d'Anderlecht est sans doute André petit fils du Bourgmestre Jean, contemporain des règnes de Charles-Quint et Philippe II. Il a embrassé la carrière des armes et participe aux guerres de Charles-Quint comme lieutenant de la bande d'ordonnance du comte de Meghem, gouverneur de la Gueldre. Dans la grande crise politique qui marque le gouvernement de Marguerite de Parme, André Moyersoen est demeuré indéfectiblement attaché au parti du Roi. C'est lui qui fut chargé par le comte de Meghem de révéler à Marguerite de Parme le fameux compromis des Nobles. Il avait accès facile auprès de la Gouvernante, parce qu'une de ses soeurs avait épousé un gentilhomme de la maison de la Gouvernante. André Moyersoen a fait longue carrière. Tout à la fin du règne de Philippe II, il est revêtu d'une des charges principales de la magistrature brabançonne. Des lettres patentes délivrées au nom du roi et datées d'Anvers le 27 août 1585, lui confèrent la charge de drossard de Brabant. Le document en question l'intitule écuyer, assure que l'intéressé dispose des connaissances nécessaires pour l'exercice de cette fonction judiciaire. Le même jour l'intéressé prête le serment requis entre les mains du chancelier de Brabant, Nicolas Damant 5. Il exerça sa charge jusqu'à la date du 17 mars 1592, ainsi que témoignent les comptes qu'il rend régulièrement à la Chambre des Comptes de Bruxelles 6.
La patente de son successeur Jean Wolffaert datée du 2 septembre 1592, relate que la charge est vacante par le décès d'André d'Anderlecht 7.
La troisième branche de la famille Moyersoen porte le nom complémentaire de Brueckere. Ses membres s'établissent dans la région d'Esschene et de Meldert et écartèlent les armes d'Anderlecht avec celles de Pinnocx.
Les Moyersoen du quatrième groupe, le seul encore représenté aujourd'hui, se trouve fixés d'abord dans la «franchise» d'Assche en Brabant. Ils passeront de là en Flandre à Herdersem d'abord, à Alost dans la suite. C'est de ceux-là que nous nous sommes efforcés de retracer le filiation depuis le moyen-âge jusqu'à l'époque actuelle. La chose a été possible à cause de l'abondance des sources disponibles: registres de comptabilité, actes scabinaux, registres paroissiaux depuis le XVIIe siècle. Le tableau s'étendant sur une période plusieurs fois séculaire comporte une quinzaine de générations.
HENNE ET WAUTERS. Histoire de la ville de Bruxelles. tome 2. Bruxelles 1&15. pp. 528-529.
Cour Féodale. Aveux et dénombrements.
ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES. registre MO intitulé Magistraat van Brussel.
CHAMBRE DES COMPTES. reg. 367 fol. 94.
CHAMBRE DES COMPTES. reg. 12.533.
HAMBRE DES COMPTES. reg. 387. fol. 284 v°.
Respect de la vie privée.
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