Chapitre 4. Deuxième rameau.
Nous connaissons le nom de sa femme, Elisabeth Willems, fille de feu Robert. Le 10 juin 1554, les deux conjoints comparaissent devant les échevins d'Assche et vendent à Simon Willems, fils de Robert, et frère de la femme d'Henri III Moyersoen, une prairie à Assche (1). D'Henri III et d'Elisabeth Willems est issu un fils appelé Adrien I.
Il est cité le 4 juillet 1571 dans un acte passé devant les échevins d'Assche pour vendre à son oncle, Jean IV, une pièce de terre située dans le même village (2). Il devait être en ce moment majeur, ce qui reporte au plus tard vers 1550 la date de sa naissance. Il épousa Elisabeth Vercleren et fit longue carrière, ainsi qu'il résulte des actes que nous avons réunis à son sujet.
Le 3 juin 1614, on le voit comparaître devant les échevins d'Afflighem. Il est veuf escorté de ses trois fils, Adrien II, Paul et Pierre et de sa fille Béatrice épouse de Josse van Horenbeke. L'acte concerne la vente qu'ils font ensemble à Gilles van Breem et Anne van Brusseghem d'une rente achetée auparavant. Nous rencontrons encore une fois Adrien Moyersoen, le 20 août 1615, dans l'étude du notaire Baert à Assche. Il veut faire une faveur à son fils aîné, Adrien II qui a épousé Marie van Brachem. Il consent à charger d'une somme de 200 florins une rente qu'il possède à Assche et qui touche à d'autres terres qui lui appartiennent. Le père veut permettre à son fils de réaliser l'achat d'une ferme, située dans le même village, qu'on vient de mettre en vente (3).
Il dut mourir peu après. A la date du 23 mars 1616, les trois fils et leur soeur Béatrice font procéder devant les échevins d'Assche au partage du patrimoine qui leur vient de leurs parents défunts. Ce patrimoine comporte une série de terres, toutes situées à Assche (4).
Avec Adrien II nous entrons dans une période pour laquelle il est possible de fournir plus de précisions chronologiques parce que dans les villes et villages s'est généralisée la tenue de registres paroissiaux. Les curés enregistrent les baptêmes et les mariages de leurs ouailles et si leurs consignations sont encore beaucoup plus laconiques qu'on le désirerait, au moins elles constituent un progrès énorme sur la situation antérieure.
Il a épousé Marie van Brachene à la date du 17 janvier 1610, en présence de son père Adrien Moyersoen et de Guillaume de Reux. Le curé d'Assche consigne également à la date du 15 août 1611 le baptême de son fils aîné, qui sera Adrien III et que tiennent sur les fonts baptismaux Adrien I, grand père de l'enfant et Marguerite van Ransbeeck (5).
Adrien II clôt la liste des ascendants directs établis à Assche. Avec son fils, on quitte le duché de Brabant pour aller en Flandre.
Adrien III, né à Assche en 1611, comme on vient de l'indiquer, a épousé à Baardeghem, le 23 septembre 1634, Marie van Droogenbroeck. Il alla s'établir dans la suite à Herdersem et si nous ne pouvons déterminer avec exactitude l'année où ce changement fut opéré, nous savons en tout cas que ce fut avant 1648 année de la naissance de son fils Josse, dont il sera question à l'alinéa suivant. Adrien III est cité comme témoin dans une enquête qui eut lieu devant la Cour féodale d'Herdersem, le 5 décembre 1651 et il déclare, qu'il a atteint en ce moment les quarante ans environ. Cette précision, rapprochée de la date de son acte de baptême enlève tout doute au sujet de son identité.
Adrien III est mort à Herdersem à la fin de l'année 1666 ou au début de 1667. Le 24 février 1667 Marie van Droogenbroeck, demeurée veuve, produisit devant les autorités de la commune l'état de la mortuaire de son mari défunt. Le document en question permet de déterminer de manière précise la composition de sa famille. Celle-ci comprend d'abord deux filles mariées déjà l'une et l'autre : Catherine épouse d'Adrien Verhaevert et Jeanne épouse de Jean Andries. Il y a en plus trois fils: Pierre né en 1646, Etienne né en 1657 et Josse, le cadet dont il sera question plus loin. Le défunt était propriétaire d'une ferme située au «veldeken» et comprenant 65 verges de terre (6).
Josse Moyersoen est le fils cadet d'Adrien III et de Marie van Droogenbroeck. Il est né à la fin de l'année 1648 et fut baptisé dans l'église d'Herdersem le ler décembre. Il épousa Jeanne de Boot, passa toute sa vie dans le même village et y mourut le 15 septembre 1684 âgé à peine de trente six ans. Sa femme devait lui survivre jusqu'au 3 août 1737 (7).
Jeanne de Boot présenta devant l'administration de la commune d'Herdersem l'inventaire de la mortuaire de son mari. Le document fait croire qu'il reste deux enfants, Antoine né en 1678 et le cadet, Pierre dont il sera question plus loin. La carrière de Josse Moyersoen a été certainement et largement affectée par les événements de son temps. Il est le contemporain des guerres incessantes provoquées par l'impérialisme de Louis XIV. Le village fut complètement saccagé après la prise d'Alost par Turenne. Jeanne de Boot demeurée veuve avec deux jeunes enfants dut connaître des années très difficiles, car les exactions françaises se prolongèrent jusqu'aux dernières années du dix-septième siècle. Au cours de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, les habitants d'Herdersem furent accablés de contributions de guerre. Ils eurent à payer au cours de la seule année 1694 prés de 3.000 florins. Les dommages qui leur furent occasionnés de 1689 à 1694 montaient à plus de 92.000 florins (8).
Pierre Moyersoen le deuxième fils de Josse fut baptisé à Herdersem le 8 avril 1681. Il fut tenu sur les fonts baptismaux par Pierre Boot et Anne Smet. Comme son père, il passa toute sa carrière à Herdersem, où il mourut le 28 novembre 1740. Il épousa en premières noces Christine van den Meersche, décédée à Herdersem le 5 janvier 1737 et après la mort de celle-ci, Elisabeth van der Elst.
C'est cette dernière qui, à la date du 30 janvier 1741, présente devant l'autorité communale l'état de la mortuaire du défunt. Le document, comme toujours, fait connaître la composition de la famille. Il reste cinq enfants, tous issus du premier mariage. Anne épouse de Jacques Thas, André âgé de 18 ans Josse âgé de 13 ans, Jacques de 10 ans actuellement absent, Catherine âgée de 8 ans.
Pierre Moyersoen a connu incontestablement un meilleur sort que ses parents. Il est le contemporain de la première partie du régime autrichien, époque pendant laquelle notre pays bénéficie d'une paix à peu près complète. La situation économique du défunt parait favorable. Il dispose d'une ferme à Herdersem, s'étendant sur soixante verges et une autre ferme située dans la paroisse de Moorsel, qui est donnée en location à Elisabeth Vermoesen (9). Avec ce Pierre Moyersoen s'achève la seconde période de l'histoire de la famille, celle passée à Herdersem. Elle avait duré à peu près une siècle et vu se succéder trois générations.
André Moyersoen est allé s'établir à Alost. Sa femme est Elisabeth Wellekens née à Alost le 23 avril 1725. Leur mariage fut célébré le 16 mai 1748. Elisabeth mourut le 24 janvier 1768, âgée à peine de quarante trois ans. Son mari fit très longue carrière. Il avait été baptisé à Herdersem le 30 septembre 1721. Il fut contemporain de toute la période autrichienne, assista à la conquête du pays par les armées de la République française et mourut le 16 fructidor de l'an IV (3 septembre 1796).
De son mariage avec Elisabeth Wellekens naquirent huit enfants parmi lesquels un fils, Jean-Baptiste qui suit.
Nous ignorons quand exactement André Moyersoen s'est installé à Alost. Vraisemblablement à l'époque de son mariage qui eut lieu à l'Eglise St. Martin à Alost, le 26.05.1748. Sa femme Elisabeth Wellekens était née dans cette ville le 23.04.1725, son premier enfant Anne-Catherine Moyersoen y naquit le 17.03.1749. Celle-ci épousa Philippe De Coninck, dont une des petites-filles épousa Joseph Leclercq, père de Hyacinthe, grand-père de Hector, et arrière grand-père de Marcel Leclercq et l'autre Martin Gheeraerts, père de Michel Léon Gheeraerts, bourgmestre d'Alost, au début de ce siècle.
Nous ne savons pas non plus avec certitude quel métier André Moyersoen exerça à Alost. Nous savons que son fils Jean-Baptiste (premier du nom) s'était installé comme négociant en vins. Il existe en effet dans nos archives une circulaire imprimée en très beaux caractères, datée de 1820 (10) dans laquelle Jean-Baptiste exprime son étonnement au sujet de la conduite de son fils aîné «Romanus» qui après s'être séparé de lui depuis son mariage, a fait savoir au public qu'il exerçait le métier de soutireur de vin «als dat hij het Wijnsteken exerceert» - et qu'il a cherché «door schone woorden en beloften... van mij van hunne kalandise te beroven».
Il croit cependant qu'une expérience de près de quarante ans, ainsi que l'excellente qualité des vins qu'il a toujours livrés et qu'il persiste à livrer sont autant de titres pour maintenir intactes les relations amicales existantes.
Ces «quarante ans plus tôt» nous amènent à environ 1780, à l'époque où Jean-Baptiste, né en 1758 avait 22 ans, donc avant son mariage qui n'eut lieu qu'en 1792. Si son père André avait déjà exercé le même métier, il s'en serait sans doute vanté dans cette circulaire.
Il est donc probable qu'André Moyersoen, qui avait certainement en s'installant en ville, renoncé à la profession de ses parents agriculteurs, avait embrassé la profession de commerçant, voire de négociant en bières comme d'aucuns le pensent.
Né à Alost le 18 décembre 1758, se maria deux fois.
Sa première femme De Wolf Caroline, née à Alost, le 1.5.1750, était de huit ans plus âgée que son mari, et est décédée le 24.3.1792 à Alost, après avoir donné la vie à une fille Anne-Françoise, née le 27.1.1792. Celle-ci épousa Benoît De Coninck, et mourut à l'âge de 31 ans - sans descendance.
La seconde femme de Jean-Baptiste était Jeanne Meganck née à Alost, le 26.2.1767. Elle mourut- le 18 pluviose XI (7.2.1803) âgée de 36 ans. Elle était la fille de Jean-Baptiste Meganck, né à Alost, le 21.2.1739, épouse de Justine Callebaut; leur fille aînée Marie-Pétronelle, épousa en 1787 Romain Joseph De Wolf, grand-père de Philémon De Wolf, époux de Henriette van der Noot de Vreckem, qui était le père de Désiré De Wolf, échevin de la ville d'Alost, dont Berthe De Wolf, épouse de Joseph Moyersoen, est la fille. Ceux-ci avaient donc dans la personne de Jean-Baptiste Meganck un ancêtre commun.
Jean-Baptiste Moyersoen est cité en 1826 parmi les 134 électeurs censitaires de la ville d'Alost, sous le régime hollandais.
Il n'était pas seulement «koopman in wijn» mais aussi «koopman in vreemde bieren» comme vraisemblablement son père André. Il habitait Zoutstraat (11).
Jean-Baptiste Moyersoen mourut à Bruxelles le 30 juillet 1822, peu de temps après l'incident avec son fils raconté plus haut (rubrique André Moyersoen). Il était âgé de 63 ans. Jean-Baptiste Moyersoen (premier du nom) eut sept enfants de son second mariage avec Jeanne-Marie Meganck:
Romain-François qui suit.
Une fille, Mélanie, qui épousa François Van den Bossche.
Un fils Jacobus, né le 12.4.1799 et mort le 14.7.1832, qui épousa Jeanne Galmart,
dont un fils Jean-Baptiste,
dont la fille Clarisse, épousa Thaddée De Becker (secrétaire de l'Abbé Joseph Moyersoen à Paris durant la guerre 1914-18 et ensuite secrétaire de Romain Moyersoen, Ministre de l'Industrie et du Travail).
Un troisième fils Benoit-Philippe, né le 18.8.1801 et qui mourut le 1.2.1826 à l'âge de 24 ans et qui est l'ancêtre des Moyersoen-Boin. Il épousa Théresia De Haeck qui mourut le 8 avril 1826 à l'âge de 20 ans, après avoir donné le 6 juin 1824 la vie à un fils Romain-François, qui épousa Maria Cammaerts, née à Laeken le 28 mai 1827, dont naquirent dix enfants, parmi lesquels:
Eugénie, épouse d'Alfred Leger,
Joséphine qui resta célibataire et fut gouvernante chez François Moyersoen (voir plus loin),
Marie Charlotte qui épousa Odilon Boin, orfèvre à Bruxelles,
et le plus jeune fils Edouard, né à Laeken, le 20.8.1866, époux d' Emma Boin. Edouard qui mourut en 1941 eut douze enfants, parmi lesquels Marie et Irma, toutes deux religieuses,
Louis, époux de Germaine Huybrechts, père de Roger, Daniel, Georges et Cécile.
L'avant dernier fils l'abbé Gustave Moyersoen était curé-Doyen de Marbaix
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