Notes : | Né à Liège, le 3 novembre 1722, décédé le 11 février 1798, rue Derrière-le-palais, n° 400, arrondissement (quartier) de Sainte-Marguerite. Trois fois bourgmestre : 1770,1789,1790 Président du conseil municipal provisoire (décembre 1792), puis de l’administration générale provisoire (février 1793). ------------------- Jacques-Joseph Fabry, ° 3 novembre 1722, † Liège 11 février 1798, inh., selon son désir, dans le jardin d’une villa qu’il possédait ‘aux Tawes’ derrière la citadelle de Liège. Journaliste, « il se complaît dans la société des gens de lettres et des artistes, avant d’apparaître sur la scène politique que dans un âge déjà mur ; mais alors que son activité patriotique se déploya si énergiquement et le mit dans un tel relief, que l’histoire de la révolution liégeoise pourrait se résumer tout entière dans sa biographie ». En 1752, il publia ‘Courtes réflexions d'un citoyen sur l'apologie de M. Dumoulin ‘, un premier écrit sortant des ateliers de François-Joseph Desoer. Le «Théâtre liégeois», quatre opéras-comiques en dialecte, qu’il coécrivit en 1757/1758 avec S. de Harlez, P.-R. de Cartier de Marcienne et P.-G. de Vivario, le propulsa sur l’avant-scène. Le deuxième livret intitulé ‘Li Lîdjwès ègadjî’ ou ‘Le Liégeois enrôlé’, édité en avril 1757 sur une musique de Jean-Noël Hamal, maître de chapelle à la cathédrale de Liège, est entièrement de la plume de Fabry. Ce sont des tableaux de mœurs populaires, satire de la société mondaine prenant les eaux à Spa et questions de l'enrôlement : des troupes françaises traversent en effet massivement la région wallonne, la Meuse servant de voie d'accès. Réalisme poissard et peinture d'un mal «préromantique», l'hypocondrie. Opéra-comique wallon créé en 1757, à l´hôtel de ville de Liège, « Li voyèdje di Tchaufontainne » retrace les joyeux voyages en barque de gens du peuple (commères au verbe haut, un batelier et un caporal pédant qui se pique de parler le « français ») qui se rendent sur la Vesdre, de Liège à la station thermale de Chaudfontaine, déjà en vogue au milieu du XVIIIe siècle. Ecrite par Simon de Harlez (chanoine de la Cathédrale), Pierre-Robert de Cartier de Marcienne et les Bourgmestres de l´époque : Pierre-Grégoire baron de Vivario et Jacques-Joseph Fabry. Cette oeuvre en 3 actes, qui connut un réel succès fut représentée et rééditée tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi qu´adaptée en français et jouée à Paris en 1892. On le retrouve le 5 novembre 1762 comme conseiller à la Chambre des Comptes. En 1764, Jean-François Desoer racheta le privilège de la Gazette de Liège, dont il confia la direction et la composition à J.J. Fabry en 1766. « La prudence et la souplesse de cet homme politique remarquable, ondoyant à souhait et trahissant à l’occasion, se reflètent peut-être dans la manière que devait adopter, en principauté ecclésiastique, un périodique décidé à subsister » (DRO2009). L’année 1778 est marquée par la création de la Société typographique de Liège par Tutot et Hyacinthe Fabry (fils de Jacques-Joseph), auxquels se joindront Jacques-Joseph Fabry, Dupont et le poète Reynier. Indépendamment de plusieurs brochures politiques et de la collaboration qu’il apporta à la Gazette de Liège jusqu’en 1788, il a fourni beaucoup d’articles au Dictionnaire universel de Robinet. Bourgmestre de la noble Cité de Liège en 1770 et 1783, il est qualifié de ‘père de la Révolution liégeoise’ du 18 août 1789, il fut élu bourgmestre-régent de Liège en 1789, et réélu le 26 juillet 1790 par 962 voix sur 1015 suffrages. Le ‘Journal patriotique’ de l’époque célèbre en ces termes la Révolution liégeoise : « Le 18 août ! Qu'il soit à jamais consacré dans nos fastes, ce jour mémorable; ce jour où, sortant d'un long assoupissement, reprenant son antique énergie, le peuple liégeois a réclamé ses droits, a senti sa force, a reconquis sa liberté et s'est montré digne d'elle; ce jour où la victoire du patriotisme, pure de vengeance et de sang, n'a fait couler que des larmes de bonheur, de reconnaissance, et n'a coûté aux lâches partisans du despotisme que les regrets étouffés d'une rage impuissante! » degré 9 Une Chanson patriotique, anonyme, écrite sans doute entre 1789 et 1790, se souvient de l'épisode : "Ah ! cueillons de beaux lauriers pour l'immortel Bassenge, le ciel l'a bien inspiré, il instruit comme un ange. Applaudissons au choix d'un peuple aussi sage. Il falloit Fabry, Chestret pour combler notre ouvrage. Il est l'élève du grand Raynal et l'ami de Voltaire, il a corrigé le mal et redressé nos affaires. Applaudissons," etc. François-Laurent-Frédéric Rouveroy (1771-1850) donne, en novembre 1789, un ‘Triomphe de la liberté’ qui chante la fin du «sanglant despotisme» avec les hyperboles requises. L'auteur s'adresse à la patrie : "Pendant un siècle en vain tu secouas tes chaînes; il falloit des héros pour terminer tes peines, il falloit, Eburons, des Chestret, des Fabry, du Mirabeau liégeois les sublimes écrits, il falloit ce flambeau, ce centre du génie…" Sous une gravure de la main de Tayn l'on peut lire à son sujet : "Au soutien de nos droits il consacra sa vie, Pour prix de ce bienfait, il fut calomnié; Mais il oublia tout pour servir la Patrie; Les Romains, sous 'Brutus', l'auroient envié", x Liège 1754
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